mardi 28 février 2012

L'Alchimiste

L'Alchimiste raconte une histoire simple, la quête de Santiago, un berger andalou qui rêve d'un trésor qui l'attendrait, enfoui sous les pyramides d’Égypte. Allant à l'encontre d'une certaine logique sociale, il va vendre ses moutons, quitter son pays, partir à l'aventure, persuadé d'accomplir là sa légende personnelle. Comme elle le fait pour chacun d'entre nous, la vie va lui réserver de nombreuses épreuves : il lui faudra abandonner l'espoir de plaire à la fille du marchand, il se fera aussi voler tout l'argent issu de la vente de son troupeau à peine arrivé en Afrique, il devra avoir le courage de suivre son rêve quand le commerce du cristal lui tendra les bras et même laisser derrière lui son amour, la fille du désert...
C'est l'histoire d'une vie où l'espoir et le courage peuvent faire place en une seconde à l'incertitude et à la désillusion. Mais quoi qu'il en soit, ce roman nous apprend que : 

 « Quand on veut une chose, tout l'Univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve. »




Je sais bien que pour beaucoup, ce roman est sans intérêt. Les critiques reprochent à Paulo Coelho son style fait de phrases simples et courtes. Ils affirment aussi que l'auteur prodigue une philosophie de comptoir... En tant que littéraire, si vous acceptez que je me définisse ainsi, je me mets en opposition totale avec les critiques. 
D'abord, un style simple ne devrait pas être attaquable. A-t-on dit à Saint-Exupéry, à Khalil Gibran ou, plus proche de nous, à J. K. Rowling que leur œuvres n'ont pas de valeurs à cause de leur style ? Je pense au contraire qu'il s'agit d'une formidable qualité que de savoir s'exprimer clairement en peu de mots et que la littérature ne peut pas se résumer à Marcel Proust (que j'apprécie aussi pour d'autres raisons d'ailleurs). Quand on lit l'Alchimiste, il faut laisser les mots s'adressaient directement à l'enfant qui est en nous. Vous savez, la petite voix qui vous rappelle qu'il y a une chose que vous rêviez de faire, mais que vous faites taire parce qu'il est trop tard, que vous êtes trop vieux, que vous avez une situation stable, que le gens vous prendrez pour un fou et que vous avez peur d'échouer...
Cette petite voix qui vous dit de ne pas oublier, de ne pas abandonner, que ça vaut le coup, ce livre réveille cette voix à chaque lecture, quel que soit l'âge auquel on l'ouvre, ces mots font résonner cette voix.

Peut-être suis-je trop sensible, peut-être ce livre cristallise-t-il certaines aspirations frustrées ? Sincèrement, je n'en sais rien et je ne suis pas psychologue, alors ça m'est égal. Ce que je sais, c'est qu'à moi lecteur, l'Alchimiste a souvent rappelé que si j'ai l'impression de ne pas avancé, alors il est tant de bouger, si je veux croire en un rêve, j'y ai droit. 
J'aime croire qu'on a tous une légende personnelle et qu'un guerrier de la lumière est celui qui ne va pas l'oublier. On a besoin de ça, je pense, pour se souvenir que la vie ne se limite pas au métro-boulot-dodo, que l'argent n'est pas ce qui doit totalement régir une vie. Et pour les plus croyants d'entre nous, j'aime croire qu'on reçoit de temps en temps un coup de pouce, qu'il suffit de savoir lire les signes et d'accepter de les suivre.